[J’ai eu envie d’écrire cet article après avoir regardé le reportage de envoyé spécial du jeudi 3 mars 2017 sur le volontourisme.] 

Avant toute chose, il me semble important de préciser que le volontariat ne signifie pas forcément aide humanitaire … Pas d’amalgames 🙂 J’ai fait des volontariats dans des hôtels, des bars, des écoles de langue … Le volontariat se différencie du bénévolat par l’engagement (sur une période donnée). En voyage, c’est un engagement basé sur la confiance.

Contracter les mots volontariat et tourisme revient pour moi à contracter les mots burqa et bikini … C’est antagoniste ! Je ne me concentre que sur les mots, on peut facilement voir que la seule similitude réside uniquement dans sa capacité à pouvoir aller dans l’eau … Ce qui est quand même assez mince pour aboutir a ce terme ! A quand le “carnigan” (carnivore / vegan) ?! bref, je m’éloigne du sujet.

Ici, il s’agit donc de mettre à profit ses vacances pour servir une cause juste et apporter son aide aux plus démunis. Cela s’inscrit dans une croyance répandue que le monde nous attend, nous citoyens éduqués des pays du Nord (parfois un poil d’ethnocentrisme chez ce type de volontouriste). Je pense surtout que les inégalités grandissantes dans le monde nous poussent a vouloir donner de sa personne, pour se sentir utile.

En payant des agences, des tour opérators ou n’importe quels intermédiaires, c’est surtout leurs intérêts a eux que vous allez soulager. Cela ne me surprend pas et ne me répugne pas, à l’heure où on voit se développer des tourismes de guerre, des tourismes de pauvreté (tour dans les favelas etc …), je pense qu’il y a bien pire.

Et quand on voit les prix, on comprend pourquoi c’est en grande expansion. C’est la ruée vers l’or, les rapaces et les vautours sont de plus en plus nombreux.

Règle d’or –> Ne pas payer (cependant, il est possible de verser une indemnité journalière, aux alentours de 1€ par jour pour les repas notamment).

Le volontariat doit rester sur la base d’un échange travail / logement ou travail / logement et nourriture. Le don de sois via n’importes quelles activités doit être la seul monnaie d’échange. Au fond, c’est évident et tout le monde le sait ! Mais le fait de payer rassure. Il y a un engagement qui découle du paiement. Si on paye, on n’est pas prêt à affronter l’incertitude du voyage, et on a besoin d’un encadrement et d’une certaine sécurité. C’est là que ces intermédiaires entre en jeux. Ils donnent une illusion d’organisation et rassure le voyageur en mal d’authenticité … Sélection des familles, tâches pré-établis, planning, confort matériel (lit, matelas, douche, toilette, moustiquaire …) … Ils interviennent pour “organiser” le volontariat, c’est donc bel et bien du tourisme. Ici, c’est avant tout sois même que l’on vient satisfaire, on trouve une réponse facile à un caprice.

Accepter les aléas et le changement 

Il faut accepter et être prêt à affronter des conditions de vie différentes !

Pour avoir une expérience authentique il faut accepter ça, c’est une condition indispensable. Et il faut l’accepter dans sa globalité. C’est à dire, au point de vue matériel, culturel et psychologique. Partir c’est renoncer à sa vie de tous les jours, c’est se remettre en question et c’est, souvent, la sobriété.

Être au même niveau que les lambdas est une condition clef pour vraiment découvrir un pays, sa vie de tous les jours et sa culture.

Croyez moi, on s’habitue à tout ! J’ai été dans des endroits sans eaux courante, sans toilettes, sans internet, avec une électricité très capricieuse et une paillasse sur le sol.

L’important est bien sûre ailleurs et après une période de rodage compliquée, on prend ses marques et une certaine routine s’installe au fur et à mesure que notre corps et notre esprit apprivoisent les lieux.

Comment trouver son volontariat ?

Tout d’abord, je vois plus ça comme une opportunité pour rester longtemps à un endroit (de quelques semaines à plusieurs mois). C’est donc une excellente manière d’avoir un point de chute et expérimenter réellement la vie à l’endroit désiré.

Pour ma part, je prévois toujours un premier volontariat quelques semaines avant de partir. Souvent, je passe par le site internet workaway. Les frais d’inscription sont de 20€ pour 2 ans.  Vous y trouverez des milliers de projet dans (presque) tous les pays du monde. Le site est une plateforme de mise en relation directe entre hôte et volontaire. Si vous n’avez aucun contact, cela facilite grandement les recherches.

La seule sécurité étant les avis des workawayer déjà passé par là … Sinon, c’est la magnifique incertitude du voyage alternatif (de toute façon, il faut savoir retomber sur ses pattes 🙂 ).

Par la suite, j’utilise le bouche à oreille. Via ce premier projet, vous allez toujours rencontrer des gens qui voyagent depuis un certain temps, et ils pourront vous orienter vers des adresses qu’ils ont testé au préalable.

Se faire un réseau

Via les réseaux sociaux, il est désormais très facile de rester en contact. Il faut engranger un maximum de relations pour pouvoir ensuite les réutiliser au moment opportun. Ces contacts vous permettrons d’être mis en relation directement avec les volontariats et donc de faciliter vos recherches, chacun pouvant vous donner un tuyau sur un endroit où aller.

J’ai moi même mis des dizaines de personnes en contact, pour se faire héberger ou pour faire du volontariat. Donner pour recevoir, c’est aussi et surtout ça le voyage !