Contrairement à ce que je pensais, en partant, je n’emmène pas tout mes problèmes avec moi (une partie bien-sure, je suis ce que je suis). Tout simplement parce que l’environnement extérieur français dans sa globalité est source d’une bonne partie de mon anxiété, de mes peurs et de mes divers problèmes. Le fait de faire partie intégrante de cette société (dans la mesure où je suis né en France et que j’y ai grandi) et d’en connaître les us et les coutumes, me permet d’anticiper (souvent en mal), plus ou moins consciemment des situations.

Le voyage me transpose dans des modèles que je ne connais pas profondément. Et même si les finalités restent les mêmes, les moyens pour y arriver sont différents. Ce qui, croyez moi, change considérablement la donne puisque la majeure partie de l’anxiété née d’une projection, d’un “pari sur l’avenir”. Hors, dans cette situation, il est beaucoup plus difficile d’anticiper et de se projeter.

La démarche de voyager seul place ma personne au centre des préoccupations, je suis le plus important. C’est une démarche profondément égoïste voire égocentrique, ce qui amène un sentiment de liberté que je n’ai pas dans ma vie de tous les jours.

Rien ne m’est imposé par quelque chose d’extérieur sans qu’il n’y ai une validation explicite ou tacite de ma part. Je navigue comme un électron libre dans un monde aussi varié que le nombre de personne qui le peuple, je n’ai pas de rôle à jouer. Contrairement au monde de l’entreprise, les rencontres se font par une volonté mutuelle. L’intensité est forte puisque le fait qu’il n’y ait pas d’argent et d’intérêt autre que le plaisir d’échanger nous libère de ces barrières qui nous empêchent de faire connaissance et échanger d’égal à égal.

Je me sens donc plus libre et apaisé, loin des contraintes et des règles qu’impliquent la vie en entreprise notamment. Un état d’esprit qui me permet de mieux appréhender le monde en général. 

Enfin, le fait de se retrouver seul, “dos au mur”, ne me laisse pas d’autres choix que de me confronter à ces nouveaux mondes. Je me donne toujours corps et âmes pour réaliser mes objectifs, ce qui me permet de rester focaliser, ce qui laisse peu de place aux pensées néfastes qui peuvent s’installer dans des moments d’inactivités.