Le jour tant attendu est arrivé … Je suis actuellement dans le terminal Sud de Orly, à la porte 23 exactement. L’atmosphère est calme … Les salles d’embarquements sont des endroits à part, des lieux de transit. Je ne suis jamais serein dans une salle d’embarquement. Tout ce qui a été projeté, fantasmé, préparé, rêvé … Prend brutalement fin dans cette endroit.

Je suis seul et la réalité reprend ses droits. Cette réalité qui incarcère au quotidien et qui me pousse à partir représente néanmoins ma zone de confort. Une zone qui se révèle bien plus confortable lorsqu’on s’apprête à la quitter.

En fait cette salle représente la frontière entre le connu et l’inconnu, alors, l’espace d’un instant, j’apprécie ce que je quitte … C’est toujours un moment où le cœur est gros et l’estomac et la gorge noué. Tous les messages de soutiens que je reçois renforcent encore plus ce sentiment de saut dans le vide. Des joies et des drames se joueront sans moi …

Même si je sais que la distance et l’absence ne font que renforcer des amitiés déjà installées, le moment où je passe de l’autre côté, celui de l’aventure, mon aventure, est toujours un moment à part.

La réalité du voyage est aussi (et surtout) celle-ci, une remise en question perpétuelle sur la perspicacité des choix qui ont été faits, une réflexion sur sois même et la volonté de sortir grandit de telles expériences.
Le voyage est un objet de fantasme, chacun y projette ce qu’il a envie, ce qu’il a vu ou ce qu’on lui a dit.

Hors, ces moment dont on parle rarement, sont pour moi, les plus importants ! Ce sont ces moments intenses qui changent une personne … On ne peux pas partir totalement serein et confiant lorsqu’on se jette dans le vide. Même si c’est la énième fois, ce sentiment de tout quitté est pesant mais nécessaire pour apprécier le voyage qui se profile !