J’aimerai faire comme toi

Sûrement la phrase que j’entends le plus lorsque je parle de mes pérégrinations.

Alors non, tu n’as pas envie d’être spécifiquement à ma place. Tu as simplement envie de trouver la tienne. Le voyage dans son ensemble génère énormément de fantasmes. Comme il est synonyme d’évasion, il représente souvent un monde meilleur et un échappatoire à une vie routinière …

Cependant, et comme toute projection, ce que l’on imagine n’est pas conforme avec la réalité. Même si je pense que le fait d’avoir ce type de pensées positives est nécessaire pour supporter le poids du quotidien, il me semble important de souligner que ce n’est pas la réalité.

Je ne comprends pas pourquoi le voyage est un domaine autant sacralisé, on n’a presque pas le droit de se plaindre, d’évoquer ses galères, ses doutes, ses ennuis et ses peurs. Bref, 70% de la vie d’un voyageur est passée sous silence. Sous prétexte qu’on est chanceux de parcourir le monde, la partie immergée de l’iceberg ne doit pas être évoquée. C’est la dictature de la majorité, la dictature du rêve. On ne doit pas détruire cette notion qui cristallise beaucoup de choses positives.

En parlant de voyage, je devrai alors toujours utiliser le champ lexical du bonheur et du bien-être pour être en adéquation avec l’opinion publique ?

Voyager est une chance, mais pas celle que vous croyez …

Cette partie immergée de l’iceberg, beaucoup ne la verrons jamais. C’est pourtant elle qui fait grandir et qui permet d’opérer une métamorphose en soi.

Pour moi il y a un paradoxe notable. Lorsque les gens parlent de voyage, les discussions tournent souvent autour des galères auxquelles ils ont dû faire face, à ce qui ne s’est pas passé comme prévu et qui les a mis dans une situation inconfortable. Le fait de surmonter ces imprévus est souvent une fierté et viendra s’ajouter à son portefeuille d’expériences.

Peu importe les conditions dans lesquelles on part, le simple fait de quitter son domicile pour aller vers un environnement différent nous expose à des mésaventures. Et qu’on le veuille ou non, c’est elles qui dessinent les contours de notre voyage, c’est elles qui permettent une évolution, c’est elles qu’on va raconter en premier à notre retour … C’est le sel et le poivre, elles ajoutent le goût et la saveur. Sans elles tout serait plat et sans relief.

Alors pourquoi ne pas en parler sur les blogs. Oui je dois faire face à beaucoup de situation qui me mettent en porte à faux, oui j’ai de l’anxiété et du stress, oui il y a beaucoup de galères … Mais encore une fois, c’est le voyage ! Le choc peut être violent, alors soyez conscient de ça, quitter ce que l’on connait n’est jamais aisé.

Pour aller plus loin –> Ma place dans le monde et le rôle du voyage / Pourquoi voyager seul ?