Partie 1 – Débats actuels sur la laïcité : entre principes et pratiques

Mention obligatoire : « Étude Ifop pour Imaniya.TV réalisée du 21 au 29 novembre 2023 par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 1 002 personnes, représentatif de la population de religion musulmane vivant en France métropolitaine âgée de 15 ans et plus. »

Pour rédiger cet article, je me baserai sur l’enquête réalisée par l’institut de sondage indépendant IFOP, parue il y a quelques jours seulement (début décembre 2023), et baptisée « enquête auprès des musulmans sur la laïcité et la place des religions à l’école et dans la société ».

Une enquête aux résultats probants et peu contrastés, qui démontre la faillite de la laïcité telle qu’on la pratique en France. Cette précision me semble cruciale, puisque nous sommes le seul pays au monde (sur les 195 pays officiellement reconnus comme indépendant) à pratiquer la laïcité d’une manière aussi stricte.

Aucun pays ne va aussi loin, c’est factuel. Partant de ce postulat de départ, nous nous trouvons soit dans la situation où nos idées novatrices ne sont pas pleinement comprises et anticipent l’avenir, soit dans une trajectoire menant dans un mur en granit breton.

Avant d’analyser les résultats de cette enquête, il me semble important de préciser en quoi consiste notre particularité et ce qui fait notre unicité.

Tout d’abord, il est important de préciser que la « laïcité à la Française » est une forme dérivée de sécularité et n’est pas la norme. Normalement, chaque pays l’intègre à sa manière, en accord avec son histoire, sa culture, son patrimoine, son peuple natif … Le choix Français a été de nier complètement ses racines chrétiennes, en faisant table rase du passé et en misant sur une nature humaine tournée vers la tolérance, l’humanisme, la bienveillance … Ce qui est un choix théorique très attirant, voire même louable, mais qui s’avère être profondément utopique, fantasmagorique et chimérique !

Afin d’illustrer mes propos, je vous propose de regarder brièvement ce que font nos voisins Européens, notamment les pays Scandinaves, réputés comme étant les plus progressistes du monde et souvent pris en exemple.

  • Suède : La Suède est un état séculier. La majorité de la population appartient à l’Église de Suède, une Église luthérienne évangélique, bien que séparée du pouvoir politique, elle continue d’avoir un statut particulier en tant qu’Église nationale.
  • Norvège : La Norvège a une Église d’État, qui est luthérienne. Bien que l’Église de Norvège conserve une présence significative, c’est un État séculier qui respecte la séparation entre les institutions religieuses et gouvernementales et protège la liberté religieuse de ses citoyens.
  • Danemark : Le Danemark a une Église d’État, qui est également luthérienne. Cependant, la sécularisation a progressé au Danemark, et la société danoise est caractérisée par une tolérance religieuse.
  • Finlande : La Finlande a deux Églises nationales, l’Église évangélique luthérienne de Finlande et l’Église orthodoxe finlandaise. La liberté religieuse est respectée.
  • Islande : L’Église nationale d’Islande est également luthérienne. Bien que l’Église soit soutenue par l’État, la liberté religieuse est garantie, et il y a une petite communauté de différentes confessions.

Nous pourrions tous les analyser, nous sommes absolument, indéniablement et irrémédiablement, les seuls à avoir fait ce choix si incompréhensible de renier notre histoire. Nous étions pourtant considérés comme « la fille ainée de l’église ».

Ce surnom fait référence au rôle historique de la France en tant que nation catholique. Ce titre souligne l’importance historique du christianisme, en particulier du catholicisme, dans la formation de la culture et de l’identité françaises.

L’expression trouve son origine au Moyen Âge, lorsque le roi Clovis Ier, roi des Francs, s’est converti au christianisme catholique entre la fin du 5e et le début du 6e siècle (la date est incertaine). Cette conversion a eu un impact significatif sur la France, faisant du pays un important allié de l’Église catholique. Cet évènement a été l’un des facteurs qui a contribué à l’unification de certaines tribus barbares présentes sur le territoire, les ralliant sous la bannière du catholicisme, aux côtés d’autres dynamiques politiques et sociales de l’époque (on pense naturellement aux diverses formes de paganismes).

« La laïcité à la Française » promulguée en 1905, est une posture qui découle directement des multiples révolutions depuis 1789 et qui vise à repartir d’une page vierge, dans une optique d’inclusion maximale et optimale (encore une fois, on ne peut pas faire plus et aucun pays n’est allé aussi loin), qui a pour but de créer un espace neutre où les différentes croyances religieuses sont traitées de manière égale et où les individus, quels que soient leurs antécédents religieux ou non religieux, sont inclus dans la sphère publique sans discrimination.

Je vous invite à consulter ce document, afin de prendre connaissance de la méthodologie et des conditions de réalisation de cette dernière (mode d’administration des questions, nombre de personne dans les panels …).

 

 

 

66% des Français musulmans se disent croyants et religieux, contre 12% en moyenne chez l’ensemble des Français (18% en moyenne dans les autres religions).

Une différence extrêmement significative, très marquée chez les moins de 25 ans (72%) et les 25-34 ans (75%).

Je pense que cette différence peut s’expliquer par une stigmatisation et une diabolisation excessive de la religion catholique par la république, très accélérée depuis mai 68. Aujourd’hui plus que visible et dicible, notamment dans la culture populaire et le politiquement correct. N’importe quel discours ayant pour objet le catholicisme étant jugé comme raciste, fasciste ou réactionnaire (ce qui n’est pas très attirant pour une jeunesse en construction ou des jeunes actifs en quête d’inclusion sociale).

La « crise de foi » et de religiosité dans la population chrétienne est un problème majeur et un générateur presque industriel de nihilisme (surtout dans cette période post moderne) … Absence de figure transcendantale, disparation du surmoi, perte de standards, aucun d’idéal … Il est vitale pour l’humain de « croire » (bonjour notamment Mr Freud), que ce soit une illusion consolatrice ou une vérité jugée objective, si cette croyance n’est pas placée dans la religion, le spirituel ou dans quelque chose avec une dimension ésotérique , elle sera placée dans d’autres forces qui deviendront religieuses (sciences, narratifs médiatiques, doctrines fumeuses comme le wokisme par exemple …) mais l’humain croira toujours, c’est inhérent à sa nature et son absurdité existentielle.

Le vide laissé par l’absence de la foi religieuse catholique sera inévitablement occupé par une autre entité, une réalité factuelle et indéniable. On peut rejeter la religion, c’est bien sûr une liberté, mais à ce moment-là on les rejette toutes, et on ne se bat pas aux côtés de ceux qui veulent modifier le visage de la société sur la base de revendications à caractère religieuses !

Milieu catholique qui plus est entouré par des idées reçues et des clichés qui ont la peau dure, extrêmement néfastes, nauséabonds, calomnieux et fallacieux.

Alors qu’a contrario, les musulmans jouissent d’un statut de victimes sempiternelles, d’un système jugé oppressif et en leur défaveur (alors même qu’on a vu au préalable que tout a été mis en place pour qu’il ne le soit pas). Là encore, les idées reçues persistent et séduisent souvent les plus jeunes, qui les intègrent dans leurs discours. Je pense notamment au péché originel de la colonisation (à ce titre je vous conseille le livre de Driss Ghali « une contre histoire de la colonisation Française », rien n’est jamais tranché, la réalité est toujours extrêmement complexe et nuancée), à la période de reconstruction post seconde guerre mondiale (par exemple, les ouvriers immigrés musulmans constitueraient en réalité 6% des effectifs), aux supposés discriminations arbitraires, à un racisme institutionnalisé … etc etc etc (la liste est extrêmement longue et chaque point mérite d’être approfondis).

Tout cela offre un discours prémâché, en opposition avec la population native et dominante et permet donc de s’offrir un statut de pseudo résistant à moindre frais, la belle affaire.

  • Les choix alimentaires à 56% déclare que c’est très important et 29% comme important, donc 85% jugent ça important.
    • C’est énorme et c’est en désaccord total avec la culture Française (où il n’y a pas d’interdits tout simplement). C’est-à-dire que ça demande une adaptation extrêmement importante de tout ce qui attrait à l’alimentation. Des circuits de production au circuit de distribution, en passant par les lieux de restauration (qu’ils soient privés ou publics). De manière objective, évidente et factuel, c’est un point qui rentre en conflit avec la laïcité.
    • On sait depuis très longtemps que des problèmes majeurs se posent quant à l’alimentation Halal. Le « Halal pour tous » m’apparaissant comme une mesure profondément discriminatoire, inégale et inéquitable, imposant une alimentation religieuse et sacrée, à des personnes pas forcément en adéquation avec le mode d’abatage de la bête ou tout simplement avec ses croyances personnelles.
    • Selon la laïcité, les choix alimentaires particuliers doivent rester dans un cadre strictement privé.
  • Votre façon de s’habiller à 29% très important et 34% important (total de 63%)
    • Aucune nécessité de développer ce point, tellement il semble rentrer en collision frontale avec la laïcité à la Française.
    • Toutes les discussions sur le caractère religieux ou non d’un vêtement ou d’un accessoire (comme de faire appel à la liberté individuelle parce qu’à ce moment-là on peut l’opposer à tout), me semblent extrêmement fallacieuses et malhonnêtes.
    • On remarque que les jeunes sont encore une fois ceux qui accordent le plus d’importance.

Le rapport à sa religion

  • 75% des Français musulmans estiment « qu’il y a une seule vraie religion », contre 17% en moyenne chez l’ensemble des Français (20% en moyenne chez les adeptes des autres religions).
  • 76% des musulmans pensent que c’est plutôt la religion qui a raison lorsque la religion et la science s’opposent sur la question de la création du monde, contre 19% en moyenne chez l’ensemble des Français (22% en moyenne chez les adeptes des autres religions)

La pensée qu’il n’y a qu’une seule religion et une seule vérité, souvent associée à une vision dogmatique et exclusive, peut présenter plusieurs dangers et défis, tant au niveau individuel que sociétal. Voici quelques-uns de ces dangers :

  • Intolérance religieuse : Une croyance rigide en l’unicité d’une religion peut conduire à l’intolérance envers les croyances et pratiques religieuses différentes.
  • Fermeture d’esprit : La conviction absolue qu’une seule religion détient la vérité peut conduire à la fermeture d’esprit, empêchant la considération ou la compréhension d’autres perspectives religieuses ou philosophiques.
  • Fanatisme religieux : Certains individus ou groupes peuvent interpréter la croyance en une seule vérité comme une justification pour des actions extrémistes ou des comportements fanatiques au nom de la religion.
  • Blocage du progrès : Une rigidité dans la pensée religieuse peut entraver le progrès social, scientifique et culturel, en refusant d’accepter des idées ou des valeurs qui ne correspondent pas à la croyance dogmatique.
  • Conflits religieux : Les croyances exclusivistes peuvent être à l’origine de conflits religieux à l’échelle mondiale, national ou locale, avec des conséquences dévastatrices pour la paix et la stabilité.
  • Aliénation sociale : Les personnes qui adhèrent fermement à la croyance en une seule vérité peuvent se sentir aliénées ou isolées par rapport à ceux qui ne partagent pas la même conviction.
  • Incompatibilité absolue avec la laïcité: Pas nécessaire de développer ce point tant il est évident.
  • 78% des musulmans jugent que la laïcité telle qu’elle est appliquée aujourd’hui par les pouvoirs publics est discriminatoire envers les musulmans

Pour commencer sur une note un peu plus légère, je pense qu’on arrive sur une fin de cycle concernant l’utilisation du suffixe –phobe ! Je ne sais pas quelle est la différence avec « l’Islamophobie », qui est brandit à tout bout de champs … Mais dans cette enquête il s’agit donc de juger du caractère musulmanophobe de la laïcité (donc un concept qui serait porteur de la « musulmanophobie » en lui). J’aimerai cependant qu’on m’indique où commence « l’islamophobie ».

Une question qui aux premiers abords peut sembler antinomique et très surprenante, tant le principe même de laïcité a été érigé pour justement ne pas rendre possible la discrimination. Mais tentons de l’analyser froidement.

Comme observé précédemment, la « laïcité à la Française » se positionne en tant que garante de la liberté de culte en France. Cependant, pour les musulmans fervents dans leur foi et leurs pratiques, toute contrainte imposée à leurs valeurs et rituels est interprétée comme une atteinte à cette liberté, constituant ainsi une forme de discrimination et d’entrave à leur épanouissement. Cette volonté de ne pas se soumettre totalement et intégralement à toutes les demandes, serait donc le marqueur de la musulmanophobie. Il est fascinant de constater à quel point, de nos jours, chaque aspect peut être interprété à travers le filtre du racisme. N’importe quelle posture contradictoire pouvant donner naissance à un nouveau mot en –phobe.

Mais peut-on vraiment leur en vouloir lorsque le principe laïcité, tel qu’il est appliqué en France (et cela mérite toujours d’être souligné), semble permissif, mal formulé, obscur, et surtout dépourvu de bases préexistantes, qui pourraient délimiter un champ d’action clair pour les diverses pratiques religieuses en dehors du christianisme ? Il crée ainsi une immense place à l’interprétation, ressemblant presque à un vide juridique.

Tout cela ouvre la voie à la liberté individuelle, où chaque entrave est dès lors perçue comme une atteinte à cette dernière. Ce qui permet d’adopter une posture victimaire, à partir du moment où une revendication n’est pas acceptée. Nous développerons ce point dans la partie 2.

Selon moi, le principe de laïcité tel que nous l’avons édicté se contredit lui-même (ce qui n’est pas une posture « anti-laïque », on peut prôner un autre type de sécularisme, ce que je m’attèlerai à faire dans la partie 2). Je pense qu’il n’a pas été prévu, ni pensé, pour faire face à une religion aussi globale que l’Islam, qui si elle ne vise pas à s’imposer (nous verrons plus tard que c’est néanmoins une possibilité non négligeable), vise à coexister avec les institutions républicaines, dans un système « parallèle », qui verrait donc une partie de la population évoluer de son côté, avec ses règles, ses us et coutumes, sa culture, bref tout ce qui est inhérent à la pratique de l’Islam.

Cependant, je pense qu’il y a désormais beaucoup de « musulmans républicains » (même si le terme peut paraitre paradoxal et antinomique), qui adaptent complétement leur foi et leur pratique au contexte Français.

L’utilisation de ce terme peut sembler paradoxale, car elle suggère une double allégeance à la fois l’islam et aux principes républicains. Cela peut être perçu comme une tentative de concilier des idéaux religieux spécifiques, avec des principes laïques et républicains qui sont censés transcender les affiliations religieuses. Est-ce possible et pérenne sur le long terme ?

On remarque que les plus véhéments dans cette enquête, sont les plus jeunes … Peut-on accorder du crédit à une génération analphabète (cette affirmation est valable peu importe les origines et les obédiences), qui évolue dans le rapport de force permanent et qui trouve dans la religion une forme de pseudo rébellion contre l’ordre établit. Jadis la crise d’ado passait par un style gothique ou skateur, une attitude désinvolte dans la sphère familiale, une défiance de l’autorité plus ou moins marquée … Aujourd’hui, il me semble que se définir comme religieux et pratiquant, relève davantage de l’auto détermination que d’un apprentissage strict (avec toute la discipline et l’implication que ça requiert) et permet de s’offrir une image de rebelle à moindre frais, la belle affaire encore une fois !

Il s’agit de faire le distinguo entre l’individu pratiquant et religieux qui est parfaitement intégré, et l’émeutier analphabète, ignare et sauvage qui agit au nom de « Allah », alors même qu’il ne sait ni lire ni écrire (à ce sujet, je vous invite à lire le rapport définitif des profils et motivations des délinquants interpellés à l’occasion de l’épisode de violences urbaines, par le ministère de la Justice). Bien sûr que ces énergumènes ne reflètent en aucun cas les musulmans de France. Ils ne sont que des tumeurs qui métastasent dans la société et ne peuvent être assimilés à aucun mouvement religieux !

Il faut se méfier de l’instrumentalisation qui peut être faite de l’actualité et qui peut amener à stigmatiser une population entière (le fameux « padamalgam », un comprimé matin et soir). Ici, je tente d’engager une réflexion non partisane et exempte d’idéologie (tout en étant conscient que la nature humaine rend la tâche impossible, mais j’essaye d’être le plus factuel et objectif possible).

Comme on peut le constater, la conséquence majeure de cette défiance vis-à-vis de la laïcité actuelle, c’est une remise en question totale de cette dernière par une majorité de la communauté musulmane. Une revisite semble dès lors inévitable, puisqu’il est évident, que sous cette forme, l’objectif poursuivi n’est pas atteint. J’irai même plus loin en écrivant que l’objectif atteint est contraire à celui qui était poursuivi. De la paix sociale souhaitée, nous aboutissons finalement à une fracture sans précédent. Effectivement, la faillite de la laïcité française est une réalité qu’il faut regarder en face. Cette constatation souligne les difficultés et les problèmes auxquels nous sommes actuellement confrontés, nécessitant ainsi une réflexion approfondie pour trouver des solutions adéquates.

Il s’agit surtout d’éviter l’embrasement et le chaos, qui aboutiront inéluctablement sur une société ultra-violente, que seul un régime autoritaire pourra régir à l’aide de mesures de surveillance globale et de fliquage permanent, avec l’aide des nouvelles technologies. Une société dystopique où les libertés individuelles seront abrogées au nom de la sécurité !

Nous sommes en droit de se demander où s’arrêtent les revendications ? A quel moment on considère que l’équilibre est atteint ? A l’instauration de tribunaux qui jugent selon la chariah ? Aux placements de muezzins qui appellent à la prière ? Ce sont des réelles questions et préoccupations qui découlent directement de toutes ces revendications actuelles, qui vont déjà très loin !

  • Selon cette enquête, les trois quarts des Français musulmans souhaiteraient un retour au régime du concordat appliqué avant le vote de la loi de 1905. Une grande majorité des musulmans exprime également le désir d’abolir la loi de 2004 qui interdit le port du voile à l’école, ainsi que d’autres manifestations de leur identité religieuse dans l’environnement éducatif.
  • Mais les revendications vont encore plus loin et s’étendent bien au-delà des signes ostentatoires et des tenues vestimentaires :
    • Le port de signes religieux pour les parents accompagnateurs, lorsqu’ils font action d’enseignement.
    • Des menus Halal à la cantine.
    • Remise en cause du principe de neutralité dans l’enseignement lui-même.
    • Le droit de ne pas assister aux cours qui « heurteraient » leurs convictions religieuses.

Les mots vont être forts, mais en ce qui concerne ces deux derniers points, c’est pour moi, une déclaration de guerre à l’essence même de la France, une tentative de renversement de l’ordre établit et une volonté d’effacement progressif de ce qu’elle est, qui aboutira à terme, à la promulgation de la République Islamique de France. De manière factuelle et prosaïque, je ne comprends pas comment on peut en déduire autre chose.

Adapter l’enseignement national, pour que ce dernier s’adapte et reflète les valeurs coraniques … Il s’agit de redescendre sur terre et de prendre conscience de la crise civilisationnelle vers laquelle nous nous dirigeons. La situation est extrêmement préoccupante !

Partir de ce postulat soulève des questions fondamentales sur la possibilité de construire une nation, surtout lorsque les revendications paraissent excessives et démontrent un profond mépris envers la culture du pays d’accueil. Elles révèlent surtout une volonté de changer drastiquement le pays, afin qu’il s’adapte totalement à la pratique de l’Islam.

Sommes-nous condamnés à vivre ce rapport de force perpétuel que certains veulent établir ? Quelles peuvent être les solutions et les réponses à apporter ?

Consentir à toutes les revendications et demandes représenterait, à mes yeux, la plus grande trahison, le crime le plus grave que les élites politiques pourraient commettre envers leur peuple et leur histoire. Ce serait surtout une atteinte et une mise en péril de la diversité !

En effet, cette complexité ne se limite pas à une simple dichotomie opposant les musulmans aux autres. Elle réside dans une trame plus subtile, tissée par les multiples fils des identités, des croyances et des histoires entrelacées au sein de la société.

Des athées aux agnostiques (plus de 50% de la population Française se déclare sans appartenance religieuse), en passant par les bouddhistes, les hindouistes, les taoïstes, les orthodoxes, les protestants, les juifs, les sikhs, les païens … Tant de revendications qui ne concernent que l’Islam et la population musulmane, constituent une attaque envers cette diversité religieuse. C’est aussi une manière de se marginaliser, de ne pas se mélanger et de revendiquer une supériorité identitaire.

La laïcité telle que prévue par la loi de 1905 a été pensée comme un garde-fou, comme la garante de la liberté de culte et surtout comme un rempart contre n’importe quel type d’impérialisme religieux ! Elle résulte d’une volonté d’offrir une base identitaire commune … Malheureusement sans définir cette base, il faut se rendre à l’évidence, que cette notion est dénuée de toutes dimensions philosophiques et ontologiques liées de nos humanités profondes ! C’est un rêve utopique et chimérique !

Nous verrons dans la partie 2 que le flou autour de cette notion est le problème majeur et qu’une refonte apparaît comme fondamentalement nécessaire, voire vitale, dans le but de construire une société harmonieuse, apaisée, stable et pérenne.

La paix ne passe jamais par la soumission, surtout lorsque ceux qui font pression sont minoritaires. Effectivement, je rappelle que seulement 10% de la population Française est musulmane.

J’ai été très surpris de lire ça et je me demande encore comment ça a pu atterrir là. Surtout lorsque l’on voit que c’est soutenu par 60% des moins de 25 ans … Souhaiter revenir à un texte qui est entré en vigueur en 1802 me semble assez surprenant, puisque de manière évidente, personne ne peut témoigner de cette époque et encore moins des personnes nées après l’an 2000, qui pour la plupart se demandent si Napoléon avait réellement un bon appart.

Soit ça résulte d’une méconnaissance culturelle et historique criante, soit c’est une réelle volonté de voir l’Islam gagner en pouvoir.

Pourquoi ?

Le Concordat de 1801 était un accord entre Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul de la République française, et le pape Pie VII. Cet accord avait pour objectif de rétablir les relations entre l’Église catholique et l’État français, mises à mal suit à la révolution de 1789.

Les principales dispositions du Concordat comprenaient la reconnaissance du catholicisme comme religion majoritaire en France, la nomination des évêques par le gouvernement avec l’approbation du pape, la restauration des biens de l’Église confisqués pendant la Révolution, et la reconnaissance du mariage civil. En échange, l’Église acceptait les changements apportés par la Révolution.

Le Concordat avait pour objectif de réconcilier l’Église catholique avec l’État français, de mettre fin aux conflits religieux et de restaurer une certaine stabilité politique (notamment liée aux contres révolutionnaires et aux révoltes Vendéennes, qui ont aboutis à un populicide si on ne souhaite pas utiliser le terme génocide).

Il apparaît dès lors assez clair qu’une population musulmane verrait d’un mauvais œil le retour à cet accord, qui entrerait en collision frontale avec les intérêts qu’elle poursuit et souhaite faire valoir ! Alors pourquoi souhaiter un tel retour ?

Cela pourrait être perçu comme une stratégie visant à renforcer l’influence de la religion musulmane dans la sphère publique, tout en réduisant les principes de séparation de l’Église et de l’État instaurés par la loi de 1905 (puisque cette dernière disparaitrait de fait).

Dans ce scénario, les demandes de la communauté musulmane pourraient être perçues comme une tentative de favoriser un traitement spécial pour leur religion.

La réintroduction d’un système similaire au concordat pourrait également être interprétée comme un retour à des arrangements spécifiques avec l’État pour certaines religions, compromettant ainsi les principes de laïcité et la neutralité de l’État en matière religieuse. Cela soulèverait probablement des questions sur l’égalité des droits et la préservation des principes républicains fondamentaux. Factuellement, toutes ces dispositions pourraient aboutir à la reconnaissance de l’Islam comme religion d’Etat.

C’est donc la voie royale vers une guerre des religions et des civilisations !

La volonté d’abroger la laïcité afin d’octroyer des « passe-droits » à la communauté musulmane n’est pas anecdotique, mais plutôt une proposition qui soulève des questions fondamentales sur la nature même de la société vers laquelle nous nous dirigeons. Cela suggère un changement radical dans la manière dont nous concevons la coexistence et la liberté individuelle.

Bien que je connaisse l’argument massue selon lequel toute question peut être répondue par l’adage hautement philosophique et profond, « chacun fait ce qu’il veut », lequel confère à celui qui en use une supériorité morale, qui le galvanise et le conforte dans une posture d’humanisme, de bienveillance et de tolérance absolument ultime que rien ne peut égaler …

Je pense que les jeunes individus qui soutiennent et portent ses propositions sont, qu’on le veuille ou non, partie prenantes dans une guerre du quotidien qui a pour objectif de faire chavirer la laïcité, afin de faire triompher des idéaux religieux.

Ils sont engagés dans un combat qui les dépasse et qui dépasse largement le simple cadre de nos existences. C’est une entreprise qui transcende les limites temporelles et qui, une fois engagée, laissera une empreinte indélébile sur le cours de l’histoire. Ils deviennent les acteurs d’un drame collectif, remodelant les fondements de la société et jetant les bases d’une nouvelle ère, dont le non musulman sera, à terme, inéluctablement exclu.

C’est un engagement qui porte en lui le pouvoir de redéfinir les normes, de questionner les paradigmes établis et de catalyser des changements dont l’impact se fera ressentir à travers les générations à venir. Alors de grâce, arrêtez avec cet argument simpliste et mortifère ! Tous les philosophes se sont cassé les dents sur la notion de liberté, de libre arbitre, de déterminisme ou encore des limites entre conscient et inconscient (qu’il soit individuel ou collectif) …

Votre simplisme nous conduit inexorablement vers l’obscurité de la déchéance et il est très bien utilisé et instrumentalisé par des forces extérieures qui souhaitent imposer un modèle (la question des ingérences étrangères en ce qui concerne la population musulmane est une réalité majeure).

Dans la seconde partie, je formulerai des propositions claires, perspicaces et prosaïques, visant à sauvegarder tant la paix sociale que la liberté de culte. Mon objectif étant d’explorer des voies qui concilient les diversités culturelles et religieuses, tout en maintenant l’équilibre nécessaire à la préservation des fondements essentiels de notre société.

En cela, je chercherai à offrir des perspectives réfléchies et des solutions qui transcendent les différences, favorisant ainsi un vivre-ensemble harmonieux, dans le respect des droits et des valeurs qui nous unissent en tant que citoyens, d’une nation diverse.