Montevideo – Entre maté, foot et hôpital
Lorsque je suis arrivé à Montevideo, j’ai tout de suite ressenti cette impression de tranquillité et de quiétude rapportée par beaucoup de voyageurs et touristes.
Après le Brésil c’est un sacré contraste. Au premier abord, le pays semble comme figé, hors du temps … J’aime cette architecture coloniale (Espagne, Portugal + Influences Françaises et Britanniques) aérée, majestueuse et colorée qui instaure une atmosphère d’ouverture, sereine et paisible. Il y a aussi beaucoup d’espaces verts et de plages, les gens y déambulent, maté à la main.
D’ailleurs, le maté, c’est le nom de la tasse, du récipient. A l’intérieur on y met du « xerba ». Donc, « boire du maté » ne veut rien dire …
Bref, c’est hallucinant le nombre de personnes avec leur maté dans la rue, dans les parcs, au travail, à la plage, au stade … PARTOUT ! C’est vraiment 7 ou 8 personnes sur 10 ! Ce qui est assez déstabilisant à observer.
Comme je n’ai pas trouvé d’hôte couchsurfing, je suis allé à l’auberge « Buenas Vibras » situé au 2077 rue Maldonado. Un endroit que je recommande à tous. Pas très cher (environ 10€ la nuit), des dortoirs de 6 et seulement 18 lits au total. Une ambiance intimiste propice aux rencontres, une situation géographique parfaite à équidistance de tous les points d’intérêts et une vie nocturne riche.
Au cours de mes premiers jours j’ai assisté à un match de foot, un derby entre le Defensor et Danubio. En fait y’a presque que des derbys puisque la ville compte 15 clubs professionnels … Un petit stade d’environ 10 000 places mais une ambiance survoltée. Le match s’est soldé par une victoire du Defensor sur ce qu’on peut appeler un golazo ! (cad : beau but). Un niveau de jeu très moyen … Mais qu’importe !
Après le match, nous sommes rentrés et nous avons commencé à préparer la soirée. Qu’allions nous faire ? Où allions nous aller ? Telles étaient les interrogations … Je ne le savais pas encore, mais cette soirée allait s’avérer tragique pour moi.
Mon groupe se constituait de 2 espagnols de Bilbao, un Américain … d’Amérique et 1 Brésilien de Rio … Le noyau dur ! Après avoir été dans quelques bars, nous décidons de nous attarder au Doña Marta, un barboite (mix entre bar et boite de nuit. Copyright sur l’appellation). Une décision lourde de conséquence pour mon yep et moi même.
Aux alentours de 3h du matin, tu dormais sûrement sur tes deux oreilles, sans te douter qu’au 1961 rue de Canelones à Montevideo … Un drame se jouait !
Les circonstances sont encore obscures mais après une légère chute dans un escalier, je me suis retrouvé fesse contre terre, le pied ensanglanté transpercé par un morceau de verre. Ce dernier a pénétré ma semelle puis mon pied comme Lionel Messi perforerait la défense du FC Sochaux, une boucherie (Halal, vu le sang qui maculé le sol).
J’ai tout de suite été pris en charge par le personnel du bar en attendant l’ambulance. Puis l’ambulance m’a amené à l’hôpital public Manuel Quintela où j’ai reçu une dizaine de points de sutures … A l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes mardi 25 septembre soit 9 jours après l’accident, on prévoit de me retirer les points ce mercredi et j’espère remarcher en fin de semaine.
Cette dernière semaine a été relativement difficile à vivre … Entre les douleurs liées au pied qui me donnaient envie de me taper la tête sur n’importe quel objet contondant et l’impossibilité de marcher c’était compliqué.
Heureusement, dans mon malheur, j’ai rencontré July, sans qui je ne sais pas ce que j’aurais fait !
On remonte le temps … Je l’ai vu pour la première fois dans l’ambulance qui me transportait du barboite à l’hôpital. Après une longue discussion dans le véhicule et avant de rentrer au bloc, je lui ai demandé son facebook. Ça a commencé comme ça … Par la suite nous avons continué à converser. Puis, elle est devenue mon infirmière privée … Elle venait me voir presque tous les jours à mon auberge pour refaire le pansement, désinfecter … Mais aussi m’apporter des courses et jouer les psychologues. Bref, elle a été mon ange gardien. Désormais, on continue à se voir, mais ça c’est une autre histoire et comme diraient les inconnus « cela ne nous regarde pas » 🙂