Typiquement le genre de ville et surtout le genre d’atmosphère que je n’aime pas. Une petite ville certes charmante mais trop touristique pour moi.

Des dizaines et des dizaines de groupes de touristes se pressent dans ces petites ruelles pavées et dans les différentes « attractions » de la ville. Le parcours des petits musées (1 ticket unique pour visiter 5 petits musées), le phare (j’y reviendrai plus tard …), la basilique …

Bref, un parcours fléché … Ce type d’approche m’enlève tout enthousiasme, j’ai juste l’impression qu’on décide pour moi, qu’on m’amène à droite, à gauche, sans que je puisse réellement m’extirper du piège. Il faut faire la queue pour accéder aux monuments, attendre son tour pour prendre une photo et surtout, s’arrêter aux stands « d’artisanat locaux » (en vrai c’est les mêmes bijoux qu’au marché du camping de l’Espiguette au Grau-du-Roi) et déguster les spécialités locales.

Aucun intérêt, aucun plaisir … Je me sens observer, oppresser et surtout, pas à ma place. Ce type de ville n’est pas pour moi. La condition de touriste en générale n’est pas pour moi, la course aux visites, voir un maximum de choses en un minimum de temps, suivre les chemins balisés … Quelle tristesse ! Quel est l’objectif final ? Repartir avec 47 000 clichés et pouvoir les montrer à ses amis, ses cousins, ses voisins et son chien ?

Ma vision peut paraitre méprisante mais c’est tellement différent de ce que j’ai l’habitude de faire que ça en devient déroutant. Passer d’un monde exclusif et inédit à un monde stéréotypé ou chacun attend son tour pour faire la même chose que la personne précédente c’est compliqué. Mais après ce type d’expérience,  je me sens un peu privilégié. Je vis des expériences qui sont loin de celles que vivent la plupart des voyageurs (par choix, par contrainte de temps, par méconnaissance, plusieurs facteurs rentrent en jeux). Alors effectivement mon approche demande beaucoup plus d’implication personnelle, beaucoup plus de stress et d’anxiété puisque une plongée dans l’inconnue n’est jamais une sinécure … Mais la récompense au bout du chemin est bien plus grande. Le fait de découvrir des endroits peu fréquentés ou d’accéder à des endroits touristiques par des voies détournées, rencontrer des locaux qui me racontent leurs villes, vivre avec eux, travailler avec eux … Au-delà d’en tirer des photos, cela me permet d’opérer une métamorphose en moi et d’avancer avec plus de confiance puisque j’ajoute des compétences et des expériences à mon portefeuille. Que je pourrai réutiliser aux moments opportuns.

La visite du phare

Un grand moment. Je me suis dit, maintenant que je suis devant je vais quand même y aller.

Après avoir payé les 25 pesos de l’entrée et après avoir attendu une dizaine de minutes que le groupe précédent descende, c’est enfin à mon tour (enfin, à notre tour). Nous sommes environ une quinzaine à se presser dans des escaliers très étroits, très vite l’embouteillage survient, l’accès au premier pallier se fait difficilement. La circulation sur ce dit pallier est impossible, nous sommes presque collés les uns contre les autres à environ 20m de haut pour observer une vue sans intérêt.

Nous reprenons notre progression vers le 2eme et dernier pallier, nous prenons un peu plus de hauteur, nous sommes désormais à 35m de haut, la vue est encore sans intérêt mais tout le monde mitraille, photos, selfie, vidéo … Exit les appareils argentiques, il n’y a plus de restrictions, on triera plus tard !

Quel est l’intérêt de ce genre de visite ? Honnêtement je ne sais pas. Aucune magie de la découverte, aucunes surprises, bref aucun voyage !

Définitivement, je déteste bel et bien visiter ! Pouvoir dire « j’y étais » ne m’intéresse pas … Effectivement, il est difficile pour moi de partager mes expériences puisque c’est souvent de l’hébergement chez l’habitant ou de l’échange travail / logement. Mais le voyage se vit plus qu’il ne se raconte.