Coup de pied aux fesses en Grèce !

Plages de sable fin, mer d’huile aux eaux cristallines, villages pittoresques, gastronomie saine et délicate, passé glorieux, peuple visionnaire  … Voilà les quelques mots qui sont couramment utilisés pour décrire ce pays du Sud-Est de l’Europe. A tout cela je réponds « oui, mais … ». Nombreux sont les sites internet, où vous trouverez toutes les informations nécessaires à l’élaboration de vos itinéraires (qui sont sensiblement toujours les mêmes).

Je vais donc m’attarder sur son présent et essayer d’entrevoir son futur.

Vous n’êtes pas sans savoir que le pays doit faire face à une crise économique majeure depuis 2009. En quelques mots et rapidement, cette dernière est née suite à un maquillage des comptes publics depuis la fin des années 1990 (on est sur du maquillage niveau Kim Kardashian :-)), falsification des chiffres, dissimulation d’emprunts via l’incontournable banque Américaine « Goldman Sachs » (présente dans tous les bons coups, à la manière des charognards qui se jettent sur une bête blessée ou morte), une gestion de la TVA et de la fiscalité largement critiquée, du fait de la propension du contribuable à n’utiliser que du cash, une gestion des impôts catastrophiques … Bref, les articles ne manquent pas, faite vous votre propre avis.

Je suis arrivé dans le pays par la ville de Kavala. Une cité somme toute charmante, avec son port de pêche, sa promenade et son histoire multiculturelle. La première chose qui m’a marquée, c’est l’absence d’alternative aux hôtels classiques (pas d’auberge de jeunesse notamment) et un nombre très faible de couchsurfer. Dans une ville de 80 00 habitants, ça cache forcément quelque chose … On m’avait pourtant loué « l’hospitalité Grecque » (je plaisante, ce genre de phrase n’a aucune crédibilité à mes yeux, puisque on me loue généralement l’hospitalité de tous les pays du monde). C’est plus tard que j’aurai un début de réponse à ce phénomène étrange. La combinaison dévastatrice entre crise économique, crise migratoire (le pays étant une des portes d’entrée en Europe) et crise politique (de nombreux électeur de Tzipras sont déçus et comme partout dans les Balkans, on observe une montée en puissance de l’extrême droite) a instaurée un climat de peur et de désinformation. L’ouverture d’esprit et la soif de découverte et d’échanger avec des étrangers s’en voit impactée. Bien sûre je parle toujours des schémas de relations qui n’impliquent pas d’argent, pas des relations touristes – prestataires de services, où le paiement « sécurise » les deux parties et oblige à un certain niveau de qualité dans l’échange (et oui, le client est roi, toujours …).

Après 3 jours passés sur l’île de Thassos, qui présente un intérêt restreint au cadre idyllique et l’atmosphère chill qu’il y règne (mot socialement accepté qui signifie ni plus ni moins que « ne rien foutre »), je suis arrivé à Thessalonique, la deuxième plus grande ville de Grèce.

Pour la première fois de ma vie, je n’ai eu aucune réponse positive après 14 demandes d’hébergement. Que ce soit au fin fond du Guatemala, du Mexique, des Etats-Unis, du Brésil, d’Argentine, de la Finlande, et j’en passe, cela ne m’était jamais arrivé … J’ai néanmoins reçu un « peut-être » venant d’une dame de 64 ans, qui souhaitait me rencontrer avant d’accepter ma demande. J’ai accepté et je me suis rendu à cette sorte d’entretien préalable à hébergement. Nous avons eu une longue discussion, au cours de laquelle elle déplorait la situation actuelle. Pour cette personne, ces concitoyens avaient de plus en plus peur de l’autre, ce qui expliquait en partie le peu d’attrait des locaux pour le couchsurfing.

C’était elle aussi une électrice déçue de Tsipras, ce qui ne m’étonna guère, puisque j’ai toujours considéré qu’il était arrivé au pouvoir grâce à un discours populiste intenable.

Elle m’a aussi confirmé la montée en puissance de l’extrême droite et notamment d’un partie appelé « golden dawn » (ou « aube dorée »), classé comme une mouvance néo-nazi, ultra-nationaliste, eurosceptique et conservateur. Un phénomène classique articulé autour du protectionnisme et de la désignation de boucs émissaires responsables de tous les maux, ce qui est en corrélation avec la période de crise actuelle.

Autre phénomène qui suit parfaitement la période, l’apparition de théories du complot et thèses conspirationnistes … Tout cela ne serait qu’un plan émanant des Etats-Unis et de l’Europe (en cherchant bien on doit pouvoir trouver l’implication d’Israël) pour piller les richesses du pays (notamment le pétrole et le gaz). Mais alors qui sont ces architectes du mal et grand oracles, capable de prédire les réactions d’un peuple et de son environnement, et donc d’anticiper l’avenir ? J

Une situation complexe qui rejaillit malheureusement sur nous autres, voyageur. Mais continuons de danser sur les plages bondées de Mykonos … Tout passe beaucoup mieux avec un mojito !

Bref, de mon côté j’aurai passé du bon temps dans ce pays aux multiples facettes. Tout se conjugue au pluriel, dans un mélange d’influences occidentales et orientales. Une richesse qui se retrouve dans l’architecture, la gastronomie, le style de vie …