Qui suis-je ?
Diagnostiqué comme étant porteur du syndrome d’asperger en 2015, je suis simplement un voyageur (et oui, c’est possible) qui essaye de partager ses expériences sans embellir la réalité.
Chez moi, ça se manifeste principalement par une fatigabilité accrue, une hypersensibilité aux bruits et aux odeurs, une difficulté a percevoir les émotions, une honnêteté totale et parfois malvenue ou encore une anxiété et un stress qui peuvent être important. Depuis tout petit j’ai toujours fonctionné sur le mode essais / erreurs. Tous les codes sociaux qui sont naturels pour la majeure partie des gens, je ne les ai pas. Tout est réflexion et apprentissage .
En voyage, rien ne m’est imposé par quelque chose d’extérieur et les rencontres se font par une volonté mutuelle. Je n’ai pas de rôle à jouer.
Je prône un voyage peu planifié. J’essaye le plus possible de ne pas utiliser l’argent comme sésame. Généralement, j’échange quelques heures de travail quotidien contre le gîte et le couvert.
J’envisage le voyage comme une thérapie. La majeure partie de mon anxiété naît d’une projection, d’un “pari sur l’avenir”. Or, en voyage il est beaucoup plus difficile d’anticiper et de se projeter.
La multiplication des situations nouvelles permet de mieux appréhender cette variable versatile qu’est l’inconnu.
Pour aller plus loin : Comment voyager m’aide à limiter mon anxiété ?, Ma place dans le monde et le rôle du voyage, Pourquoi voyager seul ?
Pourquoi looking for Serendip ?
C’est une allusion à un conte Persan publié en 1557, intitulé “Voyage et aventures des trois princes de Serendip”. C’est à partir de cette histoire que Horace Walpole créera le mot et le concept de “serendipité”.
Un mot un peu barbare qui peut faire penser à une maladie incurable ou un virus dont on n’a pas encore trouvé l’antidote … Mais la réalité est tout autre, puisqu’il désigne, et souligne le rôle du hasard dans les découvertes.
En voyage comme en sciences, la serendipité donne lieu à des découvertes, des rencontres et des détours plus ou moins fortuits.
Pour moi, il s’agit de tirer parti de l’inattendu, qui fait défaut aux voyages organisés, dans lesquels la masse d’informations (sur l’itinéraire, les visites, les excursions …) collectés en amont, permet de vivre le voyage avant d’y être, ce qui contraste le côté magique de la découverte et qui peut mener à une déception ou une désillusion suite à une réalité non conforme à ces attentes. De plus, organisé rime avec limité et balisé, ce qui restreint sa liberté dans le temps et dans l’espace.
Je ne sais donc pas comment va se dérouler le voyage, je n’ai pas d’itinéraire ou quelconques contraintes.
Je prône donc un voyage peu organisé et peu planifié. La serendipité comme moteur, les rencontres dans un environnement inconnu comme carburant. Cela permet un apprentissage fourni et varié, et permet de faire tomber des barrières personnelles érigées pour se protéger. Cela passe notamment par, l’hébergement chez l’habitant (via le couchsurfing par exemple) et l’échange de travail bénévole contre le gîte et le couvert (via workaway par exemple).
Le fait de ne pas utiliser l’argent comme « sésame » permet d’échanger d’égal à égal avec pour commune motivation, la volonté d’échanger et de partager. Cela aboutit à une remise en question perpétuelle, sur soi et sur les autres.
Au-delà de tout ça, Serendip représente pour moi un pays idéal, où les gens sont ouverts, sans préjugé et sans arrières pensées commerciales.
PS : Petit clin d’œil à Eric Cantona et sa formidable série documentaire historico-sociologico-sportive « looking for », sur les villes abritant des derbys mythiques.