Ecrit après une nuit passé à Flores, dans l’auberge « Los Amigos ».
Je compte plus tous ces hostels, auberges, hôtels (appelez ça comme vous voulez) à « l’européenne » ou « à l’américaine », que j’ai pu voir pendant mes voyages. Toutes ces structures pour « backpackers », qui sous des airs accueillants (déco sympa, souvent « récup » et artisanat local, avec des pièces communes et de nombreux canapés, une musique électro à la mode en fond sonore type la belle musique ou the sound you need), en profitent tout le temps pour gonfler les prix.
Ici c’est génial … « Happy hour all day », c’est magnifique ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Je vais prendre la définition la plus commune de ce terme anglais … «C’est une période d’une ou de plusieurs heures au cours de laquelle un débit de boisson propose des boissons, en particulier alcoolisées, à des tarifs plus avantageux que d’ordinaire. » d’accord, mais du coup si c’est tout le temps les mêmes prix ? Quels sont les prix de bases ? C’est juste une énorme enculade.
Bref, ces structures n’ont de « backpackers » que le nom ou l’ambiance aseptisée qu’elles tentent d’instaurer. Au final, après avoir travaillé au sein d’un village club Pierre & Vacances (ahhhh va de retro satana), qui est en soi, l’opposé total du «backpackers », je me rends compte que les techniques de ventes et les couleuvres qu’on fait avaler sont les mêmes ! Exactement les mêmes ! Staff amical genre « on est tous pote », catalogue de prestations additionnelles énormes (excursions, transports, pub crawl, laverie, taxis …), bar et restaurant (avec des prix 25 à 50% plus élevés que la normale) …
Pour avoir travaillé (en l’échange du gîte et parfois du couvert, et oui comme ces endroits sont des machines à cash, les volontaires sont les bienvenus) dans plusieurs structures de ce type (en Thailande à Koh Phangan, aux Etats-Unis à Seattle et Seward et au Mexique à Guadalajara), l’exploitation des clients assez scandaleuse … A chaque fois (et de par mes expériences personnelles), les commissions touchées sur les prestations additionnelles, type excursions et transports, sont folles, les doses servies au bar sont souvent ridicules et les employés, toujours des locaux, sont payés au salaire minimum … Mais c’est sans doute le prix du « chill » !
« Chill » ce mot récemment entré dans le vocabulaire hype des jeunes du monde entier … Une nouveauté qui évite de dire qu’on a rien fait de spécial … Ou qu’on a glander comme une m***e. Toujours dans cette optique d’amélioration du réel, comme sur snapchat on met des filtres dans le vocabulaire pour gommer les imperfections et embellir un peu sa réalité. Dans ces lieux, c’est pareil. Tout est embellie, une fine couche de verni sur un ongle incarné …
L’ambiance y est cliché, il faut que ça ressemble à l’idée qu’on se fait du backpackers, celui qui est jeune, qui aime faire la fête et rencontrer d’autres voyageurs !
Je suis encore une fois médisant, alors que moi aussi, dans ce type d’atmosphère je dégaine volontiers ma CB et participe aux parties de bières pong, jeux de cartes … Bref à l’enjaillement général. Ce qui me dérange c’est surtout le positionnement « backpackers friendly » avec souvent un produit d’appel peu cher (le lit en dortoir) pour mieux te la mettre à l’envers derrière.
Bref, comme les grandes attractions touristiques, j’essaye de les éviter au maximum.